Et le jour venu, il m'a énervé, parce qu'il avait eu raison, il a fait un temps superbe. En réalité, ça m'a pas trop énervé car j'ai profité de paysages superbes, et j'ai découvert le train à l'américaine.
On avait beau partir d'un territoire francophone, pas un mot, pas une annonce en français. Moi je m'en moque un peu, car avec mes copains on n'a pas ce genre de problème. On parle tous la même langue, il n'y a que les accents qui changent. Ceci dit allez comprendre un chihuahua québécois qui s'est fait coincer la queue, et bien je suis pas sûr qu'on parle la même langue !
Pour en revenir au train, les fauteuils sont très confortables, très larges, et très moelleux. Là où cela s'est gâté, c'est quand le train à rouler. Parce que côté insonorisation et suspension, ils en sont encore à la conquête de l'Ouest, avec leurs chariots en bois et leurs suspensions à ressorts. Sinon on va à la même vitesse qu'autre fois, un bon 30 km à l'heure quand cela descend, on s'arrête dès que les chevaux vapeurs ont soif, et dieu sait s'ils ont souvent soifs.
Quant à la frontière, on y pic-nique plus d'une bonne heure. D'abord les malabars de douaniers ont commencé par me renifler partout, même les fesses, avec un drôle d'appareil, (c'est un détecteur de drogue qu'ils ont dit à Tonton). Ensuite ils lui ont posé des tas de questions et pour lui souhaiter la bienvenue, ils lui ont fait payé 6 $, en plus des 15 $ qu'il avait déjà payés de Suisse pour ne pas avoir à les payer sur place ! Et puis tu discutes pas : entre la taille des gars, les -30° C dehors, l'absence de gare et d'humanoïdes dans les parages, tu as vite fait de farfouiller dans tes poches pour sortir les tontons verts qui vont bien et avoir le précieux sésame, vert lui aussi d'ailleurs !
Moi je dis : ça c'est un beau pays, qui, à défaut d'avoir le sens de l'accueil, a le sens du business, de la sécurité et du temps qui passe. Ceci dit, je les comprends un peu les douaniers : il n'y a qu'un train par jour ! Le temps doit être long. Alors, chacun ses distractions. Si jamais ils sont mutés à JFK ou La Guardia, il faudra prévoir d'agrandir l'aéroport et d'y mettre des lits et d'interdire l'atterrissage de l'A380 avec ses 700 à 800 passagers. Ou alors tu prévois de partir une semaine pour passer 24 h en dehors de l'aéroport. Heureusement le train était aux 3/4 vide et avec très peu d'européens.
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